Hommage en provenance de : Villefranche/mer
Texte ecrit par Sandrine Vaghi quelques jours après le 14 juillet.
(Publié avec son aimable autorisation)
Ce 14 juillet, nous avons tous la même envie : nous amuser, passer une bonne soirée.
Entre amis, en famille, tout le monde veut voir ce feu d’artifice sur notre si jolie Prom’,
voir les yeux écarquillés des enfants éblouis par toutes ces couleurs dans le ciel.
Tout le monde est heureux, tout le monde applaudit.
Et si nous allions maintenant écouter de la musique, danser peut-être, manger des bonbons pour les plus gourmands, ou simplement se balader ?
La fête continue, les heures qui arrivent semblent joyeuses.
Et puis, tout bascule : on ne sait pas bien ce qui se passe, on court, on crie, on comprend que c’est grave et qu’il faut se cacher, partir de là .
Des cris, un camion fou lancé à toute allure, des coups de feu. Alors on continue à courir, mais on ne sait pas où aller, on cherche à se cacher, derrière n’importe quoi pourvu que l’on ne nous voit pas. On repart ailleurs, toujours en courant, en criant, on se recache, on comprend que quelqu’un veut tuer : non pas un être humain mais un monstre qui veut tuer le plus possible, même des enfants innocents.
L’horreur est arrivée sur notre Prom’ : elle renverse tout sur son passage, elle tue et tue encore jusqu’à être arrêtée dans son élan, immonde et barbare. Mais à quel prix ?
Au prix de familles décimées, d’enfants cruellement enlevés à cette vie qui leur tendait les bras, d’amis séparés pour toujours.
Aujourd’hui, notre si belle Prom’ est jonchée de fleurs, de bougies et de peluches pour leur dire, là où elles sont maintenant, que nous ne les oublierons jamais.
Toutes ces victimes, petites et grandes, ne seront plus jamais parmi nous et que rien ne sera plus jamais comme avant. On se regarde tous, hagards, tristes, en larmes, presque coupables d’être là, vivants.
Elles sont parties et on n’a rien pu faire. Alors pour toutes ces personnes parties bien trop tôt, tous ces enfants innocents, nous continuerons. C’est le meilleur hommage que nous puissions leur rendre : continuer … même si on ne sait pas encore comment …
Sandrine Vaghi
En quelques mots…
C’est un texte que j’ai écrit quelques jours après ce terrible 14 juillet et qui m’est vraiment sorti du coeur et des tripes.
Sandrine Vaghi